Musique vocale française

La musique, en particulier la musique vocale, a toujours fait partie de ma vie. Même quand mon corps s’est brisé au plus profond de la crise et que je n’arrivais plus à chanter, écouter de la musique m’a apporté quelques rayons de soleil.

La musique a un pouvoir émotionnel incroyable. Elle est capable de contrôler mes émotions indépendamment de mon état d’esprit du moment. Freud n’aimait pas la musique justement à cause de sa toute-puissance presque inquiétante sur notre état émotionnel : « […] par exemple pour la musique, je suis presque incapable d'en jouir. Une disposition rationaliste, ou peut être analytique, lutte en moi contre l'émotion quand je ne puis savoir pourquoi je suis ému, ni ce qui m'étreint. » (« Le Moïse de Michel-Ange », 1914).

La semaine dernière, j’ai participé à la « Nuit des chœurs » de la ville où j’habite. L’ambiance dans l’église était magique, chaque chorale apportant sa touche à cette longue soirée pleine de découvertes vocales. Nous avons chanté un programme de musique vocale française des 19e et 20e siècles. Des pièces en partie peu connues mais qui méritent d’être découvertes :
« Ubi Caritas » de Maurice Duruflé, composé en 1960 sur la base d’un chant grégorien.
• Les « Litanies à la Vierge noire » de Francis Poulenc, partition pour chœur de femmes ou d'enfants composée en 1936, lorsque Francis Poulenc a renoué avec la foi lors d'un passage au sanctuaire médiéval de Rocamadour après la perte d’un ami. La pureté des voix et la précision de cette interprétation sont incroyablement émouvantes.
• Les « Quatre petites prières de Saint François d’Assise » de Francis Poulenc, partition pour chœur d'hommes composée en 1948.
• Le relativement célèbre « Cantique de Jean Racine » composé par Gabriel Fauré en 1865. J'aime cette interprétation avec orgue, au rythme plus enlevé, moins dramatique que la plupart des autres interprétations que l'on peut trouver.

J’ai chanté cette dernière œuvre en hommage à mon premier chef de chœur qui m’a fait entrer dans sa chorale à l’âge de 7 ans, avec qui j'ai découvert ce cantique, et sans lequel le chant n’aurait sûrement pas occupé une place aussi importante dans ma vie.