Quelques chiffres
Je suis souvent étonnée de voir au fil des conversations que je peux avoir avec mon entourage à quel point les aspects relatifs à la reproduction et la fertilité sont méconnus de la plupart des gens. Je pense qu’il serait d’intérêt général d’enseigner dès le plus jeune âge quelques vérités sur le sujet pour permettre plus tard aux couples de prendre leurs décisions de vie en connaissance de cause, surtout dans une société où la décision d’enfanter vient de plus en plus tard (pour des raisons qui sont tout à fait légitimes). Ce dont je me souviens de mes cours de biologie à l’école et même à l’université, c’est que pour se reproduire, il suffit qu’un homme et une femme en âge de procréer aient un rapport sexuel au bon moment. Cela n’a malheureusement rien à voir avec la réalité.
L’infertilité est plus répandue qu’il ne semble au premier abord :
Un couple sur 6 ou 7 est temporairement ou définitivement confronté à l’infertilité.
On estime qu’environ 6 à 9% de tous les couples resteront sans enfant bien qu’ils en veuillent.
Un couple sans enfant sur quatre l’est contre sa volonté.
Presque un tiers des femmes qui ont un projet d’enfant attend un an ou plus la survenue d’une grossesse.
L’infertilité d’un couple est d’origine féminine dans 30% des cas, d’origine masculine dans 20% des cas, mixte dans 40% des cas. Dans les 10% restants, aucune cause apparente n’est trouvée ni chez l’homme ni chez la femme et échappe probablement aux moyens d’investigation actuels.
Même la performance procréative des couples qui n’ont pas de problème reste modeste :
Pour un couple sans problème particulier, la probabilité de concevoir spontanément est de 30% au cours d’un cycle menstruel quand la femme a entre 19 et 25 ans, 18% entre 25 et 33 ans, 12% à 35 ans et 5% à 42 ans.
La fertilité d’une femme commence à diminuer dès 25 ans, et très nettement après 35 ans.
La fertilité d’un homme diminue après 40 ans.
Une femme sur quatre a vécu au cours de sa vie une fausse couche dans son premier trimestre de grossesse.
La probabilité d'avortement spontané à un stade précoce de grossesse augmente avec l'âge de la mère : il passe de 10-20% avant 35 ans à plus de 40% après 40 ans.
L’assistance médicale à la procréation n’est pas une solution miracle :
On peut compter, sur 12 couples qui commencent un cycle de fécondation in vitro (FIV ou ICSI) :
• Un transfert d’embryon pour 10 de ces couples
• Une grossesse pour 3 de ces couples
• Une naissance d’un ou plusieurs enfants vivants pour 2 de ces couples
Environ 50% des couples qui ont eu 3 cycles de traitement doivent arrêter sans enfant. Ce chiffre est de 40% après 4 cycles de traitements. Plus un couple a essuyé d’échecs et plus les chances de succès du prochain cycle sont minces (les chances de succès d’un traitement diminuant avec l’âge du couple).
Sources des statistiques :
- Livre de Miguel Jean et Line Petit, Le couple face à l’infertilité, Paris : Albin Michel, 2013
- Un article du Figaro sur la fréquence des fausses couches
- Un article du Figaro sur les risques de fausse couche précoce en fonction de l'âge de la femme
- Association allemande Wunschkind e.V.
- Livre en allemand de Tewes Wischmann et Heike Stammer, Der Traum vom eigenen Kind - Psychologische Hilfen bei unerfülltem Kinderwunsch, 5. Auflage, Suttgart: Kohlhammer, 2017
- Statistiques en allemand du Robert Koch Institut et du Statistisches Bundesamt, Gesundheitsbereichtserstattung des Bundes Heft 20 : Ungewollte Kinderlosigkeit, 2004
- Livrets en allemand de la Bundeszentrale für gesundheitliche Aufklärung, Kinderwunsch